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Figures bibliques
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Sarah, Rébecca, Rachel...

A la suite de la Bible, juifs et chrétiens aiment à évoquer nos pères Abraham, Isaac et Jacob, mais sans dire pour autant nos mères Sarah, Rébecca et Rachel.... Et pourtant, le livre d'Isaïe n'hésite pas à dire de Sarah qu'elle est celle qui a mis au monde le peuple (chapitre 51,2), ce qui a permis aux premiers chrétiens de voir en elle une préfiguration de la vierge Marie, mère de l'Eglise. Quant à Rébecca et Rachel, elles ne sont pas en reste : alors que le livre de la Genèse rapporte plusieurs traits de la grande figure de Rébecca, les livres de Jérémie (31,15) et de Ruth (4,11) attestent de la place privilégiée occupée par Rachel.
La promesse à Sarah :
Voici le texte où Sarah apparaît le plus, et où, finalement, elle est la bénéficiaire de la promesse faite par Dieu. Si Sarah est à l'arrière-plan, toujours dans la tente, et si le Seigneur parle à Abraham, c'est bien à elle qu'il s'adresse en fait, et c'est elle la destinataire de la promesse.
Le texte est ainsi révélateur d'une certaine façon dont la Bible aime à évoquer les figures féminines : à l'arrière-plan, mais avec une présence très forte... présente d'une certaine façon, parfois un peu énigmatique, et cependant très réelle.

Aux chênes de Mambré, le Seigneur apparut à Abraham, qui était assis à l'entrée de la tente. C'était l'heure la plus chaude du jour. Abraham leva les yeux, et il vit trois hommes qui se tenaient debout près de lui. Aussitôt, il courut à leur rencontre, se prosterna jusqu'à terre et dit : "Seigneur, si j'ai pu trouver grâce à tes yeux, ne passe pas sans t'arrêter près de ton serviteur. On va vous apporter un peu d'eau, vous vous laverez les pieds, et vous vous étendrez sous cet arbre. Je vais chercher du pain, et vous reprendrez des forces avant d'aller plus loin, puisque vous êtes passés près de votre serviteur !" Ils répondirent : "C'est bien. Fais ce que tu as dit."

Abraham se hâta d'aller trouver Sara dans sa tente, et il lui dit : "Prends vite trois grandes mesures de farine, pétris la pâte et fais des galettes." Puis Abraham courut au troupeau, il prit un veau gras et tendre, et le donna à un serviteur, qui se hâta de le préparer. Il prit du fromage blanc, du lait, le veau qu'on avait apprêté, et les déposa devant eux ; il se tenait debout près d'eux, sous l'arbre, pendant qu'ils mangeaient. Ils lui demandèrent : "Où est Sara, ta femme ?" Il répondit : "Elle est à l'intérieur de la tente." Le voyageur reprit : "Je reviendrai chez toi dans un an, et à ce moment-là, Sara, ta femme, aura un fils." Or, Sara écoutait par derrière, à l'entrée de la tente. (Abraham et Sara étaient très avancés en âge, et Sara était vraiment une vieille femme.) Elle se mit à rire silencieusement ; elle se disait : "J'ai pourtant passé l'âge de l'amour, et mon seigneur est un vieillard !" Le Seigneur Dieu dit à Abraham : "Pourquoi Sara a-t-elle ri, en disant : "Est-ce que vraiment j'aurais un enfant, vieille comme je suis ?' Y-a-t-il une merveille que le Seigneur ne puisse accomplir ? Au moment fixé, je reviendrai chez toi, et dans un an, Sara aura un fils." Saisie de crainte, Sara se défendit en disant : "Je n'ai pas ri." Mais le Seigneur répliqua : "Si, tu as ri."
(Livre de la Genèse 18,1-15)

Abraham était vieux, sa vie était très avancée, et le Seigneur l'avait béni en toute chose. Abraham dit au plus ancien serviteur de sa maison, l'intendant de tous ses biens : "Tu vas me prêter serment par le Seigneur, Dieu du ciel et de la terre : tu ne prendras pas pour mon fils une épouse parmi les filles des Cananéens au milieu desquels j'habite. Tu iras dans mon pays, dans ma parenté, chercher une épouse pour mon fils Isaac." Le serviteur lui demanda : "Et si cette femme ne consent pas à me suivre pour venir ici ? Devrai-je alors ramener ton fils dans le pays dont tu es sorti ?" Abraham lui répondit : "Surtout pas ! Le Seigneur, le Dieu du Ciel, lui qui m'a fait sortir de la maison de mon père et du pays de ma parenté, m'a fait cette promesse avec serment : "'A ta descendance je donnerai le pays que voici.' C'est lui qui enverra son ange devant toi, et tu prendras là-bas une épouse pour mon fils. Si cette femme ne consent pas à te suivre, tu seras dégagé du serment que je t'impose. Mais, en tout cas, tu n'y ramèneras pas mon fils."

Arrivé au pays d'origine de son maître, il rencontra Rébecca près de la fontaine, et il dit à Laban, frère de la jeune fille : "Jétais venu prendre pour Isaac Rébecca, la nièce de mon maître. Le Seigneur m'a conduit chez toi par le bon chemin. Je me suis prosterné pour l'adorer, et j'ai béni le Dieu de mon maître. Et maintenant, si vous voulez montrer à mon maître votre affection et votre fidélité, dites-le franchement ; si vous refusez, dites-le moi aussi, pour que je sache dans quel sens me tourner." Laban et Béthel, père de Rébecca, répondirent : "Le Seigneur s'est prononcé, ce n'est pas à nous de choisir. Voici Rébecca devant toi : emmène-la, et qu'elle devienne l'épouse d'Isaac, comme l'a dit le Seigneur."

Le lendemain, l'intendant dit aux parents de Rébecca : "Ne me retardez pas, laissez-moi m'en aller." Ils appelèrent Rébecca et lui dirent : "Veux-tu partir avec cet homme ?" Elle répondit : "Oui, je partirai." Alors ils laissèrent Rébecca et sa nourrice s'en aller avec l'intendant d'Abraham et ses hommes. Ils bénirent Rébecca en lui disant : "O toi, notre soeur, puisses-tu devenir la mère d'un peuple innombrable ! Que ta descendance occupe les places fortes de ses ennemis !" Aussitôt, Rébecca et ses servantes montèrent sur les chameaux, et suivirent l'intendant. Celui-ci emmena donc Rébecca.

Isaac habitait alors le Néguev. Il était sorti à la tombée du jour, lorsque, levant les yeux, il vit arriver des chameaux. Rébecca, levant les yeux elle aussi, vit Isaac. Elle sauta à bas de son chameau et dit à l'intendant : "Quel est cet homme qui vient dans la campagne à notre rencontre ?" L'intendant répondit : "C'est mon maître." Alors elle prit son voile et se cacha le visage. L'intendant rendit compte à Isaac de tout ce qu'il avait fait.

Isaac introduisit Rébecca dans sa tente ; il l'épousa, elle devint sa femme, et il l'aima, et Isaac se consola de la mort de sa mère.
(Genèse 24,1...67)

Voici la fin du cycle d'Abraham, car il ne s'agit pas du cycle de Sarah !
Sentant sa fin approcher, Abraham envoie son serviteur trouver une épouse pour son fils Isaac et, bien sûr il veut que cette épouse soit prise dans sa parenté. Ce sera Rébecca et, interrogée, elle ne dira pas non.
La fin de cette très belle page dégage un charme unique, qui tient sans doute à l'extrême finesse et pudeur des notations, jusqu'à cette remarque où il est dit qu'Isaac se consola ainsi de la mort de sa mère.
Elle nous permet en tout cas de sentir que si la place faite à la femme paraît limitée dans les textes bibliques, celle de la mère est grande et reconnue.
Mais ces femmes, tous comme les patriarches, sont pleines de ressources, et vraiment dignes d'être les mères du peuple. Bien souvent, ce sont elles qui à leur manière souvent oblique mais non moins efficace, influent sur les événements.
Ce récit nous permet de mieux mesurer encore l'importance de la mère : Isaac est devenu vieux, mais Rébecca est en pleine possession de ses moyens et son fils Jacob lui obéit en tout. Rébecca se révèle ici la femme qui sait choisir le meilleur sans faiblesse : n'hésitant pas à privilégier le fils qu'elle juge le plus capable.
  Isaac était devenu vieux, ses yeux avaient faibli et il n'y voyait plus. Il appela Ésaü son fils aîné : « Mon fils ! » Celui-ci répondit : « Me voici. » Isaac reprit : « Tu vois : je suis devenu vieux, mais je ne sais pas le jour de ma mort. Prends donc tes armes, ton carquois et ton arc, sors dans la campagne et tue-moi du gibier. Prépare-moi un des plats que j'aime et apporte-le-moi pour que je mange, et que je te bénisse avant de mourir. » Pendant qu'Isaac parlait ainsi à son fils Ésaü, Rébecca écoutait. Ésaü alla donc dans la campagne chasser du gibier pour son père.

Rébecca prit les meilleurs habits d'Ésaü, son fils aîné, ceux qu'elle gardait à la maison ; elle en revêtît Jacob, son fils cadet. Puis, avec des peaux de chevreau, elle lui couvrit les mains et le cou. Elle lui remit ensuite le plat et le pain qu'elle avait préparés.

Jacob entra chez son père et lui dit : « Mon père ! » Celui-ci répondit : « Me voici. Qui es-tu, mon fils ? » Jacob dit à son père : « Je suis Ésaü, ton premier-né ; j'ai fait ce que tu m'as dit. Viens donc t'asseoir, mange de mon gibier, et tu me béniras. » Isaac lui dit : « Comme tu as trouvé vite, mon fils ! » Jacob répondit : « C'est que le Seigneur, ton Dieu, a favorisé ma chasse. » Isaac lui dit : « Approche donc, mon fils, que je te palpe, pour savoir si tu es bien mon fils Ésaü ! » Jacob s'approcha de son père. Celui-ci le palpa et dit : « La voix est celle de Jacob, mais les mains sont celles d'Ésaü. » Il ne reconnut pas Jacob car ses mains étaient velues comme celles de son frère Ésaü, et il le bénit. Il dit encore : « C'est bien toi mon fils Ésaü ? » Jacob répondit : « C'est bien moi.» Isaac reprit : « Apporte-moi le gibier, mon fils, je le mangerai et je te bénirai. » Jacob le servit, et il mangea. Jacob lui présenta du vin, et il but. Isaac dit alors : « Viens m'embrasser, mon fils. »

Comme Jacob venait l'embrasser, Isaac respira l'odeur de ses vêtements, et il le bénit en disant : « Voici que l'odeur de mon fils est comme l'odeur d'un champ que le Seigneur a béni. Que Dieu te donne la rosée du ciel et la fertilité de la terre, froment et vin en abondance ! Que les nations te servent, que les peuples se prosternent devant toi. Sois un chef pour tes frères, que les fils de ta mère se prosternent devant toi. Maudit soit qui te maudira, béni soit qui te bénira ! »   (Genèse 27,1...29)

 

Textes liturgiques © AELF, Paris

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