Évangile selon saint Jean

Textes liturgiques, (c) AELF, Paris

 

JESUS ET LA SAMARITAINE

4 1 Les pharisiens avaient entendu dire…

… que Jésus faisait plus de disciples que Jean et baptisait plus que lui. 2 (A vrai dire, ce n’était pas Jésus lui-même, c’était ses disciples qui baptisaient.) 3 Quand Jésus apprit cela, il quitta la Judée pour retourner en Galilée ; 4 il devait donc traverser la Samarie.

Il arrive ainsi à une ville de Samarie, appelée Sykar, près du terrain que Jacob avait donné à son fils Joseph, 6 et où se trouve le puits de Jacob. Jésus, fatigué par la route, s’était assis là, au bord du puits. Il était environ midi. 7 Arrive une femme de Samarie, qui venait puiser de l’eau. Jésus lui dit : « Donne-moi à boire. » 8 (En effet, ses disciples étaient partis à la ville pour acheter de quoi manger.) 9 La Samaritaine lui dit : « Comment ! Toi qui es Juif, tu me demandes à boire, à moi, une Samaritaine ? » (En effet, les Juifs ne veulent rien avoir en commun avec les Samaritains.) 10 Jésus lui répondit : « Si tu savais le don de Dieu, si tu connaissais celui qui te dit : ‘Donne-moi à boire’, c’est toi qui lui aurais demandé, et il t’aurait donné de l’eau vive. » 11 Elle lui dit : « Seigneur, tu n’as rien pour puiser, et le puits est profond ; avec quoi prendrais-tu l’eau vive ? 12 Serais-tu plus grand que notre père Jacob qui nous a donné ce puits, et qui en a bu lui-même, avec ses fils et ses bêtes ? » 13 Jésus lui répondit : « Tout homme qui boit de cette eau aura encore soif ; 14 mais celui qui boira de l’eau que moi je lui donnerai n’aura plus jamais soif ; et l’eau que je lui donnerai deviendra en lui source jaillissante pour la vie éternelle. » 15 La femme lui dit : « Seigneur, donne-la-moi, cette eau : que je n’aie plus soif, et que je n’aie plus à venir ici pour puiser. »
16 Jésus lui dit : « Va, appelle ton mari, et reviens. » 17 La femme répliqua : « Je n’ai pas de mari. » Jésus reprit : « Tu as raison de dire que tu n’as pas de mari, 18 car tu en as eu cinq, et celui que tu as maintenant n’est pas ton mari : là, tu dis vrai. »

Rencontre entre le Christ et la Samaritaine

Le Christ et la Samaritaine au puits, Ferdinand Georg Waldmüller (d’après Annibale Caracci, Palais Dorotheum, Vienne, DP)

19 La femme lui dit : « Seigneur, je le vois, tu es un prophète. Alors, explique-moi : 20 nos pères ont adoré Dieu sur la montagne qui est là, et vous, les Juifs, vous dites que le lieu où il faut l’adorer est à Jérusalem. » 21 Jésus lui dit : « Femme, crois-moi : l’heure vient où vous n’irez plus ni sur cette montagne ni à Jérusalem pour adorer le Père. 22 Vous adorez ce que vous ne connaissez pas ; nous adorons, nous, celui que nous connaissons, car le salut vient des Juifs. 23 Mais l’heure vient – et c’est maintenant – où les vrais adorateurs adoreront le Père en esprit et vérité : tels sont les adorateurs que recherche le Père. 24 Dieu est esprit, et ceux qui l’adorent, c’est en esprit et vérité qu’ils doivent l’adorer. » 25 La femme lui dit : « Je sais qu’il vient, le Messie, celui qu’on appelle Christ. Quand il viendra, c’est lui qui nous fera connaître toutes choses. » 26 Jésus lui dit : « Moi qui te parle, je le suis. »

27 Là-dessus, ses disciples arrivèrent ; ils étaient surpris de le voir parler avec une femme. Pourtant, aucun ne lui dit : « Que demandes-tu ? » ou : « Pourquoi parles-tu avec elle ? » 28 La femme, laissant là sa cruche, revint à la ville et dit aux gens : 29 « Venez voir un homme qui m’a dit tout ce que j’ai fait. Ne serait-il pas le Messie ? » 30 Ils sortirent de la ville, et ils se dirigeaient vers Jésus.
31 Pendant ce temps, les disciples l’appelaient : « Rabbi, viens manger. » 32 Mais il répondit : « Pour moi, j’ai de quoi manger : c’est une nourriture que vous ne connaissez pas. » 33 Les disciples se demandaient : « Quelqu’un lui aurait-il apporté à manger ? » 34 Jésus leur dit : « Ma nourriture, c’est de faire la volonté de celui qui m’a envoyé et d’accomplir son oeuvre. 35 Ne dites-vous pas : ‘Encore quatre mois et ce sera la moisson’ ? Et moi je vous dis : Levez les yeux et regardez les champs qui se dorent pour la moisson. 36 Dès maintenant, le moissonneur reçoit son salaire : il récolte du fruit pour la vie éternelle, si bien que le semeur se réjouit avec le moissonneur. 37 Il est bien vrai, le proverbe : ‘L’un sème, l’autre moissonne.’ 38 Je vous ai envoyés moissonner là où vous n’avez pas pris de peine, d’autres ont pris de la peine, et vous, vous profitez de leurs travaux. »

39 Beaucoup de Samaritains de cette ville crurent en Jésus, à cause des paroles de la femme qui avait rendu ce témoignage : « Il m’a dit tout ce que j’ai fait. » 40 Lorsqu’ils arrivèrent auprès de lui, ils l’invitèrent à demeurer chez eux. Il y resta deux jours. 41 Ils furent encore beaucoup plus nombreux à croire à cause de ses propres paroles, 42 et ils disaient à la femme : « Ce n’est plus à cause de ce que tu nous as dit que nous croyons maintenant ; nous l’avons entendu par nous-mêmes, et nous savons que c’est vraiment lui le Sauveur du monde. »

 

DEUXIEME SIGNE DE CANA : LE FONCTIONNAIRE ROYAL

4 43 Jésus, après ces deux jours chez les Samaritains,…

…partit pour la Galilée. 44 (Lui-même avait attesté qu’un prophète n’est pas honoré dans son propre pays.) 45 Il arriva donc en Galilée ; les Galiléens lui firent bon accueil, car ils avaient vu tout ce qu’il avait fait à Jérusalem pendant la fête de la Pâque, puisqu’ils étaient allés eux aussi à cette fête.

46 Ainsi donc Jésus revint à Cana en Galilée, où il avait changé l’eau en vin. Or, il y avait un fonctionnaire royal, dont le fils était malade à Capharnaüm. 47 Ayant appris que Jésus arrivait de Judée en Galilée, il alla le trouver ; il lui demandait de descendre à Capharnaüm pour guérir son fils qui était mourant. 48 Jésus lui dit : « Vous ne pourrez donc pas croire à moins d’avoir vu des signes et des prodiges ? » 49 Le fonctionnaire royal lui dit : « Seigneur, descends, avant que mon enfant ne meure ! » 50 Jésus lui répond : «Va, ton fils est vivant. » L’homme crut à la parole que Jésus lui avait dite et il partit.

51 Pendant qu’il descendait, ses serviteurs arrivèrent à sa rencontre et lui dirent que son enfant était vivant. 52 Il voulut savoir à quelle heure il s’était trouvé mieux. Ils lui dirent : « C’est hier, au début de l’après-midi, que la fièvre l’a quitté. » 53 Le père se rendit compte que c’était justement l’heure où Jésus lui avait dit : « Ton fils est vivant. » Alors il crut, avec tous les gens de sa maison.
54 Tel est le second signe que Jésus accomplit lorsqu’il revint de Judée en Galilée.

 

 

TROISIEME SIGNE : A LA PISCINE DE BETHZATA

5 1 Après cela, à l’occasion d’une fête des Juifs…

… Jésus monta à Jérusalem. 2 Or, à Jérusalem, près de la Porte des Brebis, il existe une piscine qu’on appelle en hébreu Bézatha. Elle a cinq colonnades, 3 sous lesquelles étaient couchés une foule de malades : aveugles, boiteux et paralysés. 5 Il y en avait un qui était malade depuis trente-huit ans. 6 Jésus, le voyant couché là, et apprenant qu’il était dans cet état depuis longtemps, lui dit : « Est-ce que tu veux retrouver la santé ? » 7 Le malade lui répondit : « Seigneur, je n’ai personne pour me plonger dans la piscine au moment où l’eau bouillonne ; et pendant que j’y vais, un autre descend avant moi. » 8 Jésus lui dit : « Lève-toi, prends ton brancard, et marche. » 9 Et aussitôt l’homme retrouva la santé. Il prit son brancard : il marchait !

Or, ce jour-là était un jour de sabbat. 10 Les Juifs dirent à cet homme que Jésus avait guéri : « C’est le sabbat ! Tu n’as pas le droit de porter ton brancard. » 11 Il leur répliqua : « Celui qui m’a rendu la santé, c’est lui qui m’a dit : ‘Prends ton brancard, et marche !’ » 12 Ils l’interrogèrent : « Quel est l’homme qui t’a dit : ‘Prends-le, et marche’ ? » 13 Mais celui qui avait été guéri ne le savait pas ; en effet, Jésus s’était éloigné, car il y avait foule à cet endroit.

14 Plus tard, Jésus le retrouva dans le Temple et lui dit : « Te voilà en bonne santé. Ne pèche plus, il pourrait t’arriver pire encore. » 15 L’homme partit annoncer aux Juifs que c’était Jésus qui lui avait rendu la santé. 16 Et les Juifs se mirent à poursuivre Jésus parce qu’il avait fait cela le jour du sabbat.

 

MON PERE EST TOUJOURS A L’OEUVRE

5 17 Jésus leur déclara :

« Mon Père, jusqu’à maintenant, est toujours à l’oeuvre, et moi aussi je suis à l’oeuvre. » 18 C’est pourquoi, de plus en plus, les Juifs cherchaient à le faire mourir, car non seulement il violait le repos du sabbat, mais encore il disait que Dieu était son propre Père, et il se faisait ainsi l’égal de Dieu.

19 Jésus reprit donc la parole. Il leur déclarait : « Amen, amen, je vous le dis : le Fils ne peut rien faire de lui-même, il fait seulement ce qu’il voit faire par le Père ; ce que fait celui-ci, le Fils le fait pareillement. 20 Car le Père aime le Fils et lui montre tout ce qu’il fait. Il lui montrera des oeuvres encore plus grandes, si bien que vous serez dans l’étonnement. 21 Comme le Père, en effet, relève les morts et leur donne la vie, le Fils, lui aussi, donne la vie à qui il veut. 22 Car le Père ne juge personne : il a donné au Fils tout pouvoir pour juger, 23 afin que tous honorent le Fils comme ils honorent le Père. Celui qui ne rend pas honneur au Fils ne rend pas non plus honneur au Père, qui l’a envoyé. 24 Amen, amen, je vous le dis : celui qui écoute ma parole et croit au Père qui m’a envoyé, celui-là obtient la vie éternelle et il échappe au Jugement, car il est déjà passé de la mort à la vie.

25 Amen, amen, je vous le dis : l’heure vient – et c’est maintenant – où les morts vont entendre la voix du Fils de Dieu, et ceux qui l’auront entendue vivront. 26 Comme le Père a la vie en lui-même, ainsi a-t-il donné au Fils d’avoir la vie en lui-même ; 27 et il lui a donné le pouvoir de prononcer le Jugement, parce qu’il est le Fils de l’homme. 28 Ne soyez pas surpris ; l’heure vient où tous ceux qui sont dans les tombeaux vont entendre sa voix, et ils sortiront : 29 ceux qui ont fait le bien, ressuscitant pour entrer dans la vie ; ceux qui ont fait le mal, ressuscitant pour être jugés.

30 Moi, je ne peux rien faire de moi-même ; je rends mon jugement d’après ce que j’entends, et ce jugement est juste, parce que je ne cherche pas à faire ma propre volonté, mais la volonté de celui qui m’a envoyé. 31 Si je me rendais ce témoignage à moi-même, mon témoignage ne serait pas vrai ; 32 il y a quelqu’un d’autre qui me rend témoignage, et je sais que le témoignage qu’il me rend est vrai. 33 Vous avez envoyé une délégation auprès de Jean Baptiste, et il a rendu témoignage à la vérité. 34 Moi, je n’ai pas à recevoir le témoignage d’un homme, mais je parle ainsi pour que vous soyez sauvés. 35 Jean était la lampe qui brûle et qui éclaire, et vous avez accepté de vous réjouir un moment à sa lumière. 36 Mais j’ai pour moi un témoignage plus grand que celui de Jean : ce sont les oeuvres que le Père m’a données à accomplir ; ces oeuvres, je les fais, et elles témoignent que le Père m’a envoyé. 37 Et le Père qui m’a envoyé, c’est lui qui m’a rendu témoignage. Vous n’avez jamais écouté sa voix, vous n’avez jamais vu sa face, 38 et sa parole ne demeure pas en vous, puisque vous ne croyez pas en moi, l’envoyé du Père. 39 Vous scrutez les Écritures parce que vous pensez trouver en elles la vie éternelle ; or, ce sont elles qui me rendent témoignage, 40 et vous ne voulez pas venir à moi pour avoir la vie !

41 La gloire, je ne la reçois pas des hommes ; 42 d’ailleurs je vous connais : vous n’avez pas en vous l’amour de Dieu. 43 Moi, je suis venu au nom de mon Père, et vous ne me recevez pas ; si un autre vient en son propre nom, celui-là, vous le recevrez ! 44 Comment pourriez-vous croire, vous qui recevez votre gloire les uns des autres, et qui ne cherchez pas la gloire qui vient du Dieu unique ! 45 Ne pensez pas que c’est moi qui vous accuserai devant le Père. Votre accusateur, c’est Moïse, en qui vous avez mis votre espérance. 46 Si vous croyiez en Moïse, vous croiriez aussi en moi, car c’est de moi qu’il a parlé dans l’Écriture. 47 Mais si vous ne croyez pas ce qu’il a écrit, comment croirez-vous ce que je dis ?

 

 

LA MULTIPLICATION DES PAINS

6 1 Après cela, Jésus passa de l’autre côté du lac de Tibériade…

Multiplication des pains

Multiplication des pains et des poissons, par Juan de Flandes — Palais royal de Madrid (DP)

… (appelé aussi mer de Galilée). 2 Une grande foule le suivait, parce qu’elle avait vu les signes qu’il accomplissait en guérissant les malades. 3 Jésus gagna la montagne, et là, il s’assit avec ses disciples. 4 C’était un peu avant la Pâque, qui est la grande fête des Juifs. 5 Jésus leva les yeux et vit qu’une foule nombreuse venait à lui. Il dit à Philippe : « Où pourrions-nous acheter du pain pour qu’ils aient à manger ? » 6 Il disait cela pour le mettre à l’épreuve, car lui-même savait bien ce qu’il allait faire. 7 Philippe lui répondit : « Le salaire de deux cents journées ne suffirait pas pour que chacun ait un petit morceau de pain. » 8 Un de ses disciples, André, le frère de Simon-Pierre, lui dit : 9 « Il y a là un jeune garçon qui a cinq pains d’orge et deux poissons, mais qu’est-ce que cela pour tant de monde ! » 10 Jésus dit : « Faites-les asseoir. » Il y avait beaucoup d’herbe à cet endroit. Ils s’assirent donc, au nombre d’environ cinq mille hommes. 11 Alors Jésus prit les pains, et, après avoir rendu grâce, les leur distribua ; il leur donna aussi du poisson, autant qu’ils en voulaient. 12 Quand ils eurent mangé à leur faim, il dit à ses disciples : « Ramassez les morceaux qui restent, pour que rien ne soit perdu. » 13 Ils les ramassèrent, et ils remplirent douze paniers avec les morceaux qui restaient des cinq pains d’orge après le repas.
14 A la vue du signe que Jésus avait accompli, les gens disaient : « C’est vraiment lui le grand Prophète, celui qui vient dans le monde. » 15 Mais Jésus savait qu’ils étaient sur le point de venir le prendre de force et faire de lui leur roi ; alors de nouveau il se retira, tout seul, dans la montagne.

 

 

LA MARCHE SUR LES EAUX

6 16 Le soir venu,…

…les disciples de Jésus descendirent au bord du lac. 17 Ils s’embarquèrent pour gagner Capharnaüm, sur l’autre rive. Déjà il faisait nuit, et Jésus ne les avait pas encore rejoints. 18 Un grand vent se mit à souffler, et le lac devint houleux. 19 Les disciples avaient ramé pendant cinq mille mètres environ, lorsqu’ils virent Jésus qui marchait sur la mer et se rapprochait de la barque. Alors, ils furent saisis de crainte. 20 Mais il leur dit : « C’est moi. Soyez sans crainte. » 21 Les disciples voulaient le prendre dans la barque, mais aussitôt, la barque atteignit le rivage à l’endroit où ils se rendaient.

 

DISCOURS SUR LE PAIN DE VIE

6 22 Le lendemain, la foule restée sur l’autre rive du lac se rendit compte…

…qu’il n’y avait eu là qu’une seule barque, et que Jésus n’y était pas monté avec ses disciples, qui étaient partis sans lui. 23 Cependant, d’autres barques, venant de Tibériade, étaient arrivées près de l’endroit où l’on avait mangé le pain après que le Seigneur eut rendu grâce. 24 La foule s’était aperçue que Jésus n’était pas là, ni ses disciples non plus. Alors les gens prirent les barques et se dirigèrent vers Capharnaüm à la recherche de Jésus. 25 L’ayant trouvé sur l’autre rive, ils lui dirent : « Rabbi, quand es-tu arrivé ici ? » 26 Jésus leur répondit : « Amen, amen, je vous le dis : vous me cherchez, non parce que vous avez vu des signes, mais parce que vous avez mangé du pain et que vous avez été rassasiés. 27 Ne travaillez pas pour la nourriture qui se perd, mais pour la nourriture qui se garde jusque dans la vie éternelle, celle que vous donnera le Fils de l’homme, lui que Dieu, le Père, a marqué de son empreinte. » 28 Ils lui dirent alors : « Que faut-il faire pour travailler aux oeuvres de Dieu ? » Jésus leur répondit : 29 « L’oeuvre de Dieu, c’est que vous croyiez en celui qu’il a envoyé. » 30 Ils lui dirent alors : « Quel signe vas-tu accomplir pour que nous puissions le voir, et te croire ? Quelle oeuvre vas-tu faire ? 31 Au désert, nos pères ont mangé la manne ; comme dit l’Écriture : Il leur a donné à manger le pain venu du ciel. » 32 Jésus leur répondit : « Amen, amen, je vous le dis : ce n’est pas Moïse qui vous a donné le pain venu du ciel ; c’est mon Père qui vous donne le vrai pain venu du ciel. 33 Le pain de Dieu, c’est celui qui descend du ciel et qui donne la vie au monde. »

34 Ils lui dirent alors : « Seigneur, donne-nous de ce pain-là, toujours. » 35 Jésus leur répondit : « Moi, je suis le pain de la vie. Celui qui vient à moi n’aura plus jamais faim ; celui qui croit en moi n’aura plus jamais soif. 36 Mais je vous l’ai déjà dit : vous avez vu, et pourtant vous ne croyez pas. 37 Tous ceux que le Père me donne viendront à moi ; et celui qui vient à moi, je ne vais pas le jeter dehors. 38 Car je ne suis pas descendu du ciel pour faire ma volonté, mais pour faire la volonté de celui qui m’a envoyé. 39 Or, la volonté de celui qui m’a envoyé, c’est que je ne perde aucun de ceux qu’il m’a donnés, mais que je les ressuscite tous au dernier jour. 40 Car la volonté de mon Père, c’est que tout homme qui voit le Fils et croit en lui obtienne la vie éternelle ; et moi, je le ressusciterai au dernier jour. »

41 Comme Jésus avait dit : « Moi, je suis le pain qui est descendu du ciel », les Juifs récriminaient contre lui : 42 « Cet homme-là n’est-il pas Jésus, fils de Joseph ? Nous connaissons bien son père et sa mère. Alors comment peut-il dire : ‘Je suis descendu du ciel’ ? » 43 Jésus reprit la parole : « Ne récriminez pas entre vous. 44 Personne ne peut venir à moi, si le Père qui m’a envoyé ne l’attire vers moi, et moi, je le ressusciterai au dernier jour. 45 Il est écrit dans les prophètes : Ils seront tous instruits par Dieu lui-même. Tout homme qui écoute les enseignements du Père vient à moi. 46 Certes, personne n’a jamais vu le Père, sinon celui qui vient de Dieu : celui-là seul a vu le Père. 47 Amen, amen, je vous le dis : celui qui croit en moi a la vie éternelle. 48 Moi, je suis le pain de la vie. 49 Au désert, vos pères ont mangé la manne, et ils sont morts ; 50 mais ce pain-là, qui descend du ciel, celui qui en mange ne mourra pas.

51 Moi, je suis le pain vivant, qui est descendu du ciel : si quelqu’un mange de ce pain, il vivra éternellement. Le pain que je donnerai, c’est ma chair, donnée pour que le monde ait la vie. » 52 Les Juifs discutaient entre eux : « Comment cet homme-là peut-il nous donner sa chair à manger ? » 53 Jésus leur dit alors : « Amen, amen, je vous le dis : si vous ne mangez pas la chair du Fils de l’homme, et si vous ne buvez pas son sang, vous n’aurez pas la vie en vous. 54 Celui qui mange ma chair et boit mon sang a la vie éternelle ; et moi, je le ressusciterai au dernier jour. 55 En effet, ma chair est la vraie nourriture, et mon sang est la vraie boisson. 56 Celui qui mange ma chair et boit mon sang demeure en moi, et moi je demeure en lui. 57 De même que le Père, qui est vivant, m’a envoyé, et que moi je vis par le Père, de même aussi celui qui me mangera vivra par moi. 58 Tel est le pain qui descend du ciel : il n’est pas comme celui que vos pères ont mangé. Eux, ils sont morts ; celui qui mange ce pain vivra éternellement. » 59 Voilà ce que Jésus a dit, dans son enseignement à la synagogue de Capharnaüm.

 

RECRIMINATIONS DES DISCIPLES

6 60 Beaucoup de ses disciples, qui avaient entendu, s’écrièrent : …

…« Ce qu’il dit là est intolérable, on ne peut pas continuer à l’écouter ! » 61 Jésus connaissait par lui-même ces récriminations des disciples. Il leur dit : « Cela vous heurte ? 62 Et quand vous verrez le Fils de l’homme monter là où il était auparavant ?… 63 C’est l’esprit qui fait vivre, la chair n’est capable de rien. Les paroles que je vous ai dites sont esprit et elles sont vie. 64 Mais il y en a parmi vous qui ne croient pas. » Jésus savait en effet depuis le commencement qui étaient ceux qui ne croyaient pas, et celui qui le livrerait. 65 Il ajouta : « Voilà pourquoi je vous ai dit que personne ne peut venir à moi si cela ne lui est pas donné par le Père. »

66 A partir de ce moment, beaucoup de ses disciples s’en allèrent et cessèrent de marcher avec lui. 67 Alors Jésus dit aux Douze : « Voulez-vous partir, vous aussi ? » 68 Simon-Pierre lui répondit : « Seigneur, vers qui pourrions-nous aller ? Tu as les paroles de la vie éternelle. 69 Quant à nous, nous croyons, et nous savons que tu es le Saint, le Saint de Dieu. »

70 Jésus leur dit : « N’est-ce pas moi qui vous ai choisis tous les douze ? Et l’un de vous est un démon ! » 71 Il parlait de Judas, fils de Simon Iscariote, car celui-ci allait le livrer ; et pourtant, c’était l’un des Douze.