Prier avec la liturgie de la Semaine Sainte

Cliquez sur le jour désiré pour lire les lectures proposées par la liturgie du jour.

Dimanche 2 avril : Dimanche des Rameaux et de la Passion

Dimanche des Rameaux et de la Passion
Dimanche 2 avril 2023

Textes liturgiques © AELF, Paris

PremiĂšre lecture : Livre du prophĂšte IsaĂŻe, chapitre 50,4-7

Le Seigneur mon Dieu m’a donnĂ© le langage des disciples, pour que je puisse, d’une parole, soutenir celui qui est Ă©puisĂ©. Chaque matin, il Ă©veille, il Ă©veille mon oreille pour qu’en disciple, j’écoute. Le Seigneur mon Dieu m’a ouvert l’oreille, et moi, je ne me suis pas rĂ©voltĂ©, je ne me suis pas dĂ©robĂ©. J’ai prĂ©sentĂ© mon dos Ă  ceux qui me frappaient, et mes joues Ă  ceux qui m’arrachaient la barbe. Je n’ai pas cachĂ© ma face devant les outrages et les crachats. Le Seigneur mon Dieu vient Ă  mon secours ; c’est pourquoi je ne suis pas atteint par les outrages, c’est pourquoi j’ai rendu ma face dure comme pierre : je sais que je ne serai pas confondu.

Psaume 21 (22) : Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonnĂ© ?

Tous ceux qui me voient me bafouent,
ils ricanent et hochent la tĂȘte :
« Il comptait sur le Seigneur : qu’il le dĂ©livre !
Qu’il le sauve, puisqu’il est son ami ! »

Oui, des chiens me cernent,
une bande de vauriens m’entoure.
Ils me percent les mains et les pieds ;
je peux compter tous mes os.

Ils partagent entre eux mes habits
et tirent au sort mon vĂȘtement.
Mais toi, Seigneur, ne sois pas loin :
Î ma force, viens vite à mon aide !

Tu m’as rĂ©pondu !
Et je proclame ton nom devant mes frĂšres,
je te loue en pleine assemblée.
Vous qui le craignez, louez le Seigneur.

DeuxiĂšme lecture : Lettre de saint Paul ApĂŽtre aux Philippiens, chapitre 2,6-11

Le Christ JĂ©sus, ayant la condition de Dieu, ne retint pas jalousement le rang qui l’égalait Ă  Dieu. Mais il s’est anĂ©anti, prenant la condition de serviteur, devenant semblable aux hommes. Reconnu homme Ă  son aspect, il s’est abaissĂ©, devenant obĂ©issant jusqu’à la mort, et la mort de la croix. C’est pourquoi Dieu l’a exaltĂ© : il l’a dotĂ© du Nom qui est au-dessus de tout nom, afin qu’au nom de JĂ©sus tout genou flĂ©chisse au ciel, sur terre et aux enfers, et que toute langue proclame : « JĂ©sus Christ est Seigneur » Ă  la gloire de Dieu le PĂšre..

Évangile de JĂ©sus Christ selon saint Matthieu, chapitre 26,14 – 27,66

Les sigles désignant les divers interlocuteurs son les suivants :

X = Jésus ; L = Lecteur ; D = Disciples et amis ; F = Foule ; A = Autres personnages.

En ce temps-lĂ , l’un des Douze, nommĂ© Judas Iscariote, se rendit chez les grands prĂȘtres et leur dit : D. « Que voulez-vous me donner, si je vous le livre ? » L. Ils luiremirent trente piĂšces d’argent. Et depuis, Judas cherchait une occasion favorable pour le livrer. Le premier jour de la fĂȘte des pains sans levain, les disciples s’approchĂšrent et dirent Ă  JĂ©sus : D. « OĂč veux-tu que nous te fassions les prĂ©paratifs pour manger la PĂąque ? » L. Il leur dit : X.  « Allez Ă  la ville, chez un tel, et dites-lui : ‘Le MaĂźtre te fait dire : Mon temps est proche ; c’est chez toi que je veux cĂ©lĂ©brer la PĂąque avec mes disciples.’ » L. Les disciples firent ce que JĂ©sus leur avait prescrit et ils prĂ©parĂšrent la PĂąque.

Le soir venu, JĂ©sus se trouvait Ă  table avec les Douze. Pendant le repas, il dĂ©clara : X.  « Amen, je vous le dis : l’un de vous va me livrer. » L. ProfondĂ©ment attristĂ©s, ils se mirent Ă  lui demander, chacun son tour : D. « Serait-ce moi, Seigneur ? » L. Prenant la parole, il dit : X.  « Celui qui s’est servi au plat en mĂȘme temps que moi, celui-lĂ  va me livrer. Le Fils de l’homme s’en va, comme il est Ă©crit Ă  son sujet ; mais malheureux celui par qui le Fils de l’homme est livrĂ© ! Il vaudrait mieux pour lui qu’il ne soit pas nĂ©, cet homme-lĂ  ! » L. Judas, celui qui le livrait, prit la parole : D. « Rabbi, serait-ce moi ? » L. JĂ©sus lui rĂ©pond : X.  « C’est toi-mĂȘme qui l’as dit ! »

Pendant le repas, JĂ©sus, ayant pris du pain et prononcĂ© la bĂ©nĂ©diction, le rompit et, le donnant aux disciples, il dit : X.  « Prenez, mangez : ceci est mon corps. » L. Puis, ayant pris une coupe et ayant rendu grĂące, il la leur donna, en disant : X.  « Buvez-en tous, car ceci est mon sang, le sang de l’Alliance, versĂ© pour la multitude en rĂ©mission des pĂ©chĂ©s. Je vous le dis : dĂ©sormais je ne boirai plus de ce fruit de la vigne, jusqu’au jour oĂč je le boirai, nouveau, avec vous dans le royaume de mon PĂšre. »

AprĂšs avoir chantĂ© les psaumes, ils partirent pour le mont des Oliviers. Alors JĂ©sus leur dit : X.  « Cette nuit, je serai pour vous tous une occasion de chute ; car il est Ă©crit : Je frapperai le berger, et les brebis du troupeau seront dispersĂ©es. Mais, une fois ressuscitĂ©, je vous prĂ©cĂ©derai en GalilĂ©e. » L. Prenant la parole, Pierre lui dit : D. « Si tous viennent Ă  tomber Ă  cause de toi, moi, je ne tomberai jamais. » L. JĂ©sus lui rĂ©pondit : X.  « Amen, je te le dis : cette nuit mĂȘme, avant que le coq chante, tu m’auras reniĂ© trois fois. » L. Pierre lui dit : D. « MĂȘme si je dois mourir avec toi, je ne te renierai pas. » L. Et tous les disciples dirent de mĂȘme.

Alors JĂ©sus parvient avec eux Ă  un domaine appelĂ© GethsĂ©mani et leur dit : X.  « Asseyez-vous ici, pendant que je vais lĂ -bas pour prier. » L. Il emmena Pierre, ainsi que Jacques et Jean, les deux fils de ZĂ©bĂ©dĂ©e, et il commença Ă  ressentir tristesse et angoisse. Il leur dit alors : X.  « Mon Ăąme est triste Ă  en mourir. Restez ici et veillez avec moi. » L. Allant un peu plus loin, il tomba face contre terre en priant, et il disait : X.  « Mon PĂšre, s’il est possible, que cette coupe passe loin de moi ! Cependant, non pas comme moi, je veux, mais comme toi, tu veux. » L. Puis il revient vers ses disciples et les trouve endormis ; il dit Ă  Pierre : X.  « Ainsi, vous n’avez pas eu la force de veiller seulement une heure avec moi ? Veillez et priez, pour ne pas entrer en tentation ; l’esprit est ardent, mais la chair est faible. » L. De nouveau, il s’éloigna et pria, pour la deuxiĂšme fois ; il disait : X.  « Mon PĂšre, si cette coupe ne peut passer sans que je la boive, que ta volontĂ© soit faite ! » L. Revenu prĂšs des disciples, de nouveau il les trouva endormis, car leurs yeux Ă©taient lourds de sommeil. Les laissant, de nouveau il s’éloigna et pria pour la troisiĂšme fois, en rĂ©pĂ©tant les mĂȘmes paroles. Alors il revient vers les disciples et leur dit : X.  « DĂ©sormais, vous pouvez dormir et vous reposer. Voici qu’elle est proche, l’heure oĂč le Fils de l’homme est livrĂ© aux mains des pĂ©cheurs. Levez-vous ! Allons ! Voici qu’il est proche, celui qui me livre. »

JĂ©sus parlait encore, lorsque Judas, l’un des Douze, arriva, et avec lui une grande foule armĂ©e d’épĂ©es et de bĂątons, envoyĂ©e par les grands prĂȘtres et les anciens du peuple. Celui qui le livrait leur avait donnĂ© un signe : D. « Celui que j’embrasserai, c’est lui : arrĂȘtez-le. » L. AussitĂŽt, s’approchant de JĂ©sus, il lui dit : D. « Salut, Rabbi ! » L. Et il l’embrassa. JĂ©sus lui dit : X.  « Mon ami, ce que tu es venu faire, fais-le ! » L. Alors ils s’approchĂšrent, mirent la main sur JĂ©sus et l’arrĂȘtĂšrent. L’un de ceux qui Ă©taient avec JĂ©sus, portant la main Ă  son Ă©pĂ©e, la tira, frappa le serviteur du grand prĂȘtre, et lui trancha l’oreille. Alors JĂ©sus lui dit : X.  « Rentre ton Ă©pĂ©e, car tous ceux qui prennent l’épĂ©e pĂ©riront par l’épĂ©e. Crois-tu que je ne puisse pas faire appel Ă  mon PĂšre ? Il mettrait aussitĂŽt Ă  ma disposition plus de douze lĂ©gions d’anges. Mais alors, comment s’accompliraient les Écritures selon lesquelles il faut qu’il en soit ainsi ? » L. À ce moment-lĂ , JĂ©sus dit aux foules : X.  « Suis-je donc un bandit, pour que vous soyez venus vous saisir de moi, avec des Ă©pĂ©es et des bĂątons ? Chaque jour, dans le Temple, j’étais assis en train d’enseigner, et vous ne m’avez pas arrĂȘtĂ©. » L. Mais tout cela est arrivĂ© pour que s’accomplissent les Ă©crits des prophĂštes. Alors tous les disciples l’abandonnĂšrent et s’enfuirent.

Ceux qui avaient arrĂȘtĂ© JĂ©sus l’amenĂšrent devant CaĂŻphe, le grand prĂȘtre, chez qui s’étaient rĂ©unis les scribes et les anciens. Quant Ă  Pierre, il le suivait Ă  distance, jusqu’au palais du grand prĂȘtre ; il entra dans la cour et s’assit avec les serviteurs pour voir comment cela finirait. Les grands prĂȘtres et tout le Conseil suprĂȘme cherchaient un faux tĂ©moignage contre JĂ©sus pour le faire mettre Ă  mort. Ils n’en trouvĂšrent pas ; pourtant beaucoup de faux tĂ©moins s’étaient prĂ©sentĂ©s. Finalement il s’en prĂ©senta deux, qui dĂ©clarĂšrent : A. « Celui-lĂ  a dit : ‘Je peux dĂ©truire le Sanctuaire de Dieu et, en trois jours, le rebĂątir.’ » L. Alors le grand prĂȘtre se leva et lui dit : A. « Tu ne rĂ©ponds rien ? Que dis-tu des tĂ©moignages qu’ils portent contre toi ? » L. Mais JĂ©sus gardait le silence. Le grand prĂȘtre lui dit : A. « Je t’adjure, par le Dieu vivant, de nous dire si c’est toi qui es le Christ, le Fils de Dieu. » L. JĂ©sus lui rĂ©pond : X.  « C’est toi-mĂȘme qui l’as dit ! En tout cas, je vous le dĂ©clare : dĂ©sormais vous verrez le Fils de l’homme siĂ©ger Ă  la droite du Tout-Puissant et venir sur les nuĂ©es du ciel. » L. Alors le grand prĂȘtre dĂ©chira ses vĂȘtements, en disant : A. « Il a blasphĂ©mĂ© ! Pourquoi nous faut-il encore des tĂ©moins ? Vous venez d’entendre le blasphĂšme ! Quel est votre avis ? » L. Ils rĂ©pondirent : F. « Il mĂ©rite la mort. » L. Alors ils lui crachĂšrent au visage et le giflĂšrent ; d’autres le rouĂšrent de coups en disant : F. « Fais-nous le prophĂšte, ĂŽ Christ ! Qui t’a frappĂ© ? »

Cependant Pierre Ă©tait assis dehors dans la cour. Une jeune servante s’approcha de lui et lui dit : A. « Toi aussi, tu Ă©tais avec JĂ©sus, le GalilĂ©en ! » L. Mais il le nia devant tout le monde et dit : D. « Je ne sais pas de quoi tu parles. » L. Une autre servante le vit sortir en direction du portail et elle dit Ă  ceux qui Ă©taient lĂ  : A. « Celui-ci Ă©tait avec JĂ©sus, le NazarĂ©en. » L. De nouveau, Pierre le nia en faisant ce serment : D. « Je ne connais pas cet homme. » L. Peu aprĂšs, ceux qui se tenaient lĂ  s’approchĂšrent et dirent Ă  Pierre : A. « SĂ»rement, toi aussi, tu es l’un d’entre eux ! D’ailleurs, ta façon de parler te trahit. » L. Alors, il se mit Ă  protester violemment et Ă  jurer : D. « Je ne connais pas cet homme. » L. Et aussitĂŽt un coq chanta. Alors Pierre se souvint de la parole que JĂ©sus lui avait dite : « Avant que le coq chante, tu m’auras reniĂ© trois fois. » Il sortit et, dehors, pleura amĂšrement.

Le matin venu, tous les grands prĂȘtres et les anciens du peuple tinrent conseil contre JĂ©sus pour le faire mettre Ă  mort. AprĂšs l’avoir ligotĂ©, ils l’emmenĂšrent et le livrĂšrent Ă  Pilate, le gouverneur.

Alors, en voyant que JĂ©sus Ă©tait condamnĂ©, Judas, qui l’avait livrĂ©, fut pris de remords ; il rendit les trente piĂšces d’argent aux grands prĂȘtres et aux anciens. Il leur dit : D. « J’ai pĂ©chĂ© en livrant Ă  la mort un innocent. » L. Ils rĂ©pliquĂšrent : A. « Que nous importe ? Cela te regarde ! » L. Jetant alors les piĂšces d’argent dans le Temple, il se retira et alla se pendre. Les grands prĂȘtres ramassĂšrent l’argent et dirent : A. « Il n’est pas permis de le verser dans le trĂ©sor, puisque c’est le prix du sang. » AprĂšs avoir tenu conseil, ils achetĂšrent avec cette somme le champ du potier pour y enterrer les Ă©trangers. VoilĂ  pourquoi ce champ est appelĂ© jusqu’à ce jour le Champ-du-Sang. Alors fut accomplie la parole prononcĂ©e par le prophĂšte JĂ©rĂ©mie : Ils ramassĂšrent les trente piĂšces d’argent, le prix de celui qui fut mis Ă  prix, le prix fixĂ© par les fils d’IsraĂ«l, et ils les donnĂšrent pour le champ du potier, comme le Seigneur me l’avait ordonnĂ©.

On fit comparaĂźtre JĂ©sus devant Pilate, le gouverneur, qui l’interrogea : A. « Es-tu le roi des Juifs ? » L. JĂ©sus dĂ©clara : X.  « C’est toi-mĂȘme qui le dis. » L. Mais, tandis que les grands prĂȘtres et les anciens l’accusaient, il ne rĂ©pondit rien. Alors Pilate lui dit : A. « Tu n’entends pas tous les tĂ©moignages portĂ©s contre toi ? » L. Mais JĂ©sus ne lui rĂ©pondit plus un mot, si bien que le gouverneur fut trĂšs Ă©tonnĂ©. Or, Ă  chaque fĂȘte, celui-ci avait coutume de relĂącher un prisonnier, celui que la foule demandait. Il y avait alors un prisonnier bien connu, nommĂ© Barabbas. Les foules s’étant donc rassemblĂ©es, Pilate leur dit : A. « Qui voulez-vous que je vous relĂąche : Barabbas ? ou JĂ©sus, appelĂ© le Christ ? » L. Il savait en effet que c’était par jalousie qu’on avait livrĂ© JĂ©sus. Tandis qu’il siĂ©geait au tribunal, sa femme lui fit dire : A. « Ne te mĂȘle pas de l’affaire de ce juste, car aujourd’hui j’ai beaucoup souffert en songe Ă  cause de lui. » L. Les grands prĂȘtres et les anciens poussĂšrent les foules Ă  rĂ©clamer Barabbas et Ă  faire pĂ©rir JĂ©sus. Le gouverneur reprit : A. « Lequel des deux voulez-vous que je vous relĂąche ? » L. Ils rĂ©pondirent : F. « Barabbas ! » L. Pilate leur dit : A. « Que ferai-je donc de JĂ©sus appelĂ© le Christ ? » L. Ils rĂ©pondirent tous : F. « Qu’il soit crucifié ! » L. Pilate demanda : A. « Quel mal a-t-il donc fait ? » L. Ils criaient encore plus fort : F. « Qu’il soit crucifié ! » L. Pilate, voyant que ses efforts ne servaient Ă  rien, sinon Ă  augmenter le tumulte, prit de l’eau et se lava les mains devant la foule, en disant : A. « Je suis innocent du sang de cet homme : cela vous regarde ! » L. Tout le peuple rĂ©pondit : F. « Son sang, qu’il soit sur nous et sur nos enfants ! » L. Alors, il leur relĂącha Barabbas ; quant Ă  JĂ©sus, il le fit flageller, et il le livra pour qu’il soit crucifiĂ©. Alors les soldats du gouverneur emmenĂšrent JĂ©sus dans la salle du PrĂ©toire et rassemblĂšrent autour de lui toute la garde. Ils lui enlevĂšrent ses vĂȘtements et le couvrirent d’un manteau rouge. Puis, avec des Ă©pines, ils tressĂšrent une couronne, et la posĂšrent sur sa tĂȘte ; ils lui mirent un roseau dans la main droite et, pour se moquer de lui, ils s’agenouillaient devant lui en disant : F. « Salut, roi des Juifs ! » L. Et, aprĂšs avoir crachĂ© sur lui, ils prirent le roseau, et ils le frappaient Ă  la tĂȘte. Quand ils se furent bien moquĂ©s de lui, ils lui enlevĂšrent le manteau, lui remirent ses vĂȘtements, et l’emmenĂšrent pour le crucifier.

En sortant, ils trouvĂšrent un nommĂ© Simon, originaire de CyrĂšne, et ils le rĂ©quisitionnĂšrent pour porter la croix de JĂ©sus. ArrivĂ©s en un lieu dit Golgotha, c’est-Ă -dire : Lieu-du-CrĂąne (ou Calvaire), ils donnĂšrent Ă  boire Ă  JĂ©sus du vin mĂȘlĂ© de fiel ; il en goĂ»ta, mais ne voulut pas boire. AprĂšs l’avoir crucifiĂ©, ils se partagĂšrent ses vĂȘtements en tirant au sort ; et ils restaient lĂ , assis, Ă  le garder. Au-dessus de sa tĂȘte ils placĂšrent une inscription indiquant le motif de sa condamnation : « Celui-ci est JĂ©sus, le roi des Juifs. » Alors on crucifia avec lui deux bandits, l’un Ă  droite et l’autre Ă  gauche.

Les passants l’injuriaient en hochant la tĂȘte ; ils disaient : F. « Toi qui dĂ©truis le Sanctuaire et le rebĂątis en trois jours, sauve-toi toi-mĂȘme, si tu es Fils de Dieu, et descends de la croix ! » L. De mĂȘme, les grands prĂȘtres se moquaient de lui avec les scribes et les anciens, en disant : A. « Il en a sauvĂ© d’autres, et il ne peut pas se sauver lui-mĂȘme ! Il est roi d’IsraĂ«l : qu’il descende maintenant de la croix, et nous croirons en lui ! Il a mis sa confiance en Dieu. Que Dieu le dĂ©livre maintenant, s’il l’aime ! Car il a dit : ‘Je suis Fils de Dieu.’ » L. Les bandits crucifiĂ©s avec lui l’insultaient de la mĂȘme maniĂšre.

À partir de la sixiĂšme heure (c’est-Ă -dire : midi), l’obscuritĂ© se fit sur toute la terre jusqu’à la neuviĂšme heure. Vers la neuviĂšme heure, JĂ©sus cria d’une voix forte : X.  « Éli, Éli, lema sabactani ? », L. ce qui veut dire : X.  « Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné ? » L. L’ayant entendu, quelques-uns de ceux qui Ă©taient lĂ  disaient : F. « Le voilĂ  qui appelle le prophĂšte Élie ! » L. AussitĂŽt l’un d’eux courut prendre une Ă©ponge qu’il trempa dans une boisson vinaigrĂ©e ; il la mit au bout d’un roseau, et il lui donnait Ă  boire. Les autres disaient : F. « Attends ! Nous verrons bien si Élie vient le sauver. » L. Mais JĂ©sus, poussant de nouveau un grand cri, rendit l’esprit

(Ici on flĂ©chit le genou et on s’arrĂȘte un instant)

Et voici que le rideau du Sanctuaire se dĂ©chira en deux, depuis le haut jusqu’en bas ; la terre trembla et les rochers se fendirent. Les tombeaux s’ouvrirent ; les corps de nombreux saints qui Ă©taient morts ressuscitĂšrent, et, sortant des tombeaux aprĂšs la rĂ©surrection de JĂ©sus, ils entrĂšrent dans la Ville sainte, et se montrĂšrent Ă  un grand nombre de gens. À la vue du tremblement de terre et de ces Ă©vĂ©nements, le centurion et ceux qui, avec lui, gardaient JĂ©sus, furent saisis d’une grande crainte et dirent : A. « Vraiment, celui-ci Ă©tait Fils de Dieu ! »

Il y avait là de nombreuses femmes qui observaient de loin. Elles avaient suivi Jésus depuis la Galilée pour le servir. Parmi elles se trouvaient Marie Madeleine, Marie, mÚre de Jacques et de Joseph, et la mÚre des fils de Zébédée.

Comme il se faisait tard, arriva un homme riche, originaire d’Arimathie, qui s’appelait Joseph, et qui Ă©tait devenu, lui aussi, disciple de JĂ©sus. Il alla trouver Pilate pour demander le corps de JĂ©sus. Alors Pilate ordonna qu’on le lui remette. Prenant le corps, Joseph l’enveloppa dans un linceul immaculĂ©, et le dĂ©posa dans le tombeau neuf qu’il s’était fait creuser dans le roc. Puis il roula une grande pierre Ă  l’entrĂ©e du tombeau et s’en alla. Or Marie Madeleine et l’autre Marie Ă©taient lĂ , assises en face du sĂ©pulcre.

Le lendemain, aprĂšs le jour de la PrĂ©paration, les grands prĂȘtres et les pharisiens s’assemblĂšrent chez Pilate, en disant : A. « Seigneur, nous nous sommes rappelĂ© que cet imposteur a dit, de son vivant : ‘Trois jours aprĂšs, je ressusciterai.’ Alors, donne l’ordre que le sĂ©pulcre soit surveillĂ© jusqu’au troisiĂšme jour, de peur que ses disciples ne viennent voler le corps et ne disent au peuple : ‘Il est ressuscitĂ© d’entre les morts.’ Cette derniĂšre imposture serait pire que la premiĂšre. » L. Pilate leur dĂ©clara : A. « Vous avez une garde. Allez, organisez la surveillance comme vous l’entendez ! »

L. Ils partirent donc et assurÚrent la surveillance du sépulcre en mettant les scellés sur la pierre et en y plaçant la garde.

 

Lundi 3 avril : Lundi Saint

Lundi Saint

Lundi 3 avril 2023

Textes liturgiques © AELF, Paris

PremiĂšre lecture : Livre du prophĂšte IsaĂŻe, chapitre 42,1-7

Ainsi parle le Seigneur : « Voici mon serviteur que je soutiens, mon Ă©lu qui a toute ma faveur. J’ai fait reposer sur lui mon esprit ; aux nations, il proclamera le droit. Il ne criera pas, il ne haussera pas le ton, il ne fera pas entendre sa voix au-dehors. Il ne brisera pas le roseau qui flĂ©chit, il n’éteindra pas la mĂšche qui faiblit, il proclamera le droit en vĂ©ritĂ©. Il ne faiblira pas, il ne flĂ©chira pas, jusqu’à ce qu’il Ă©tablisse le droit sur la terre, et que les Ăźles lointaines aspirent Ă  recevoir ses lois. »

Ainsi parle Dieu, le Seigneur, qui crĂ©e les cieux et les dĂ©ploie, qui affermit la terre et ce qu’elle produit ; il donne le souffle au peuple qui l’habite, et l’esprit Ă  ceux qui la parcourent : « Moi, le Seigneur, je t’ai appelĂ© selon la justice ; je te saisis par la main, je te façonne, je fais de toi l’alliance du peuple, la lumiĂšre des nations : tu ouvriras les yeux des aveugles, tu feras sortir les captifs de leur prison, et, de leur cachot, ceux qui habitent les tĂ©nĂšbres. »

Psaume 26 (27) : Le Seigneur est ma lumiÚre et mon salut.  

Le Seigneur est ma lumiÚre et mon salut ;
de qui aurais-je crainte ?
Le Seigneur est le rempart de ma vie ;
devant qui tremblerais-je ?

Si des mĂ©chants s’avancent contre moi
pour me déchirer,
ce sont eux, mes ennemis, mes adversaires,
qui perdent pied et succombent.

Qu’une armĂ©e se dĂ©ploie devant moi,
mon cƓur est sans crainte ;
que la bataille s’engage contre moi,
je garde confiance.

J’en suis sĂ»r, je verrai les bontĂ©s du Seigneur
sur la terre des vivants.
« EspÚre le Seigneur, sois fort et prends courage ;
espÚre le Seigneur. »

Évangile de JĂ©sus Christ selon saint Jean, chapitre 12,1-11

Six jours avant la PĂąque, JĂ©sus vint Ă  BĂ©thanie oĂč habitait Lazare, qu’il avait rĂ©veillĂ© d’entre les morts. On donna un repas en l’honneur de JĂ©sus. Marthe faisait le service, Lazare Ă©tait parmi les convives avec JĂ©sus.

Or, Marie avait pris une livre d’un parfum trĂšs pur et de trĂšs grande valeur ; elle rĂ©pandit le parfum sur les pieds de JĂ©sus, qu’elle essuya avec ses cheveux ; la maison fut remplie de l’odeur du parfum. Judas Iscariote, l’un de ses disciples, celui qui allait le livrer, dit alors : « Pourquoi n’a-t-on pas vendu ce parfum pour trois cents piĂšces d’argent, que l’on aurait donnĂ©es Ă  des pauvres ? » Il parla ainsi, non par souci des pauvres, mais parce que c’était un voleur : comme il tenait la bourse commune, il prenait ce que l’on y mettait. JĂ©sus lui dit : « Laisse-la observer cet usage en vue du jour de mon ensevelissement ! Des pauvres, vous en aurez toujours avec vous, mais moi, vous ne m’aurez pas toujours. »

Or, une grande foule de Juifs apprit que JĂ©sus Ă©tait lĂ , et ils arrivĂšrent, non seulement Ă  cause de JĂ©sus, mais aussi pour voir ce Lazare qu’il avait rĂ©veillĂ© d’entre les morts. Les grands prĂȘtres dĂ©cidĂšrent alors de tuer aussi Lazare, parce que beaucoup de Juifs, Ă  cause de lui, s’en allaient, et croyaient en JĂ©sus.

 

Mardi 4 avril : Mardi Saint

Mardi Saint

 Mardi 4 avril 2023

Textes liturgiques © AELF, Paris

PremiĂšre lecture : Livre du prophĂšte IsaĂŻe, chapitre 49,1-6

Écoutez-moi, Ăźles lointaines ! Peuples Ă©loignĂ©s, soyez attentifs ! J’étais encore dans le sein maternel quand le Seigneur m’a appelĂ© ; j’étais encore dans les entrailles de ma mĂšre quand il a prononcĂ© mon nom. Il a fait de ma bouche une Ă©pĂ©e tranchante, il m’a protĂ©gĂ© par l’ombre de sa main ; il a fait de moi une flĂšche acĂ©rĂ©e, il m’a cachĂ© dans son carquois. Il m’a dit : « Tu es mon serviteur, IsraĂ«l, en toi je manifesterai ma splendeur. » Et moi, je disais : « Je me suis fatiguĂ© pour rien, c’est pour le nĂ©ant, c’est en pure perte que j’ai usĂ© mes forces. » Et pourtant, mon droit subsistait auprĂšs du Seigneur, ma rĂ©compense, auprĂšs de mon Dieu. Maintenant le Seigneur parle, lui qui m’a façonnĂ© dĂšs le sein de ma mĂšre pour que je sois son serviteur, que je lui ramĂšne Jacob, que je lui rassemble IsraĂ«l. Oui, j’ai de la valeur aux yeux du Seigneur, c’est mon Dieu qui est ma force. Et il dit : « C’est trop peu que tu sois mon serviteur pour relever les tribus de Jacob, ramener les rescapĂ©s d’IsraĂ«l : je fais de toi la lumiĂšre des nations, pour que mon salut parvienne jusqu’aux extrĂ©mitĂ©s de la terre. »

Psaume 70 (71) : Ma bouche annonce ton salut, Seigneur.  

En toi, Seigneur, j’ai mon refuge :
garde-moi d’ĂȘtre humiliĂ© pour toujours.
Dans ta justice, défends-moi, libÚre-moi,
tends l’oreille vers moi, et sauve-moi.

Sois le rocher qui m’accueille,
toujours accessible ;
tu as résolu de me sauver :
ma forteresse et mon roc, c’est toi !

Seigneur mon Dieu, tu es mon espérance,
Toi, mon soutien dĂšs avant ma naissance,
tu m’as choisi dùs le ventre de ma mùre ;
tu seras ma louange toujours !

Ma bouche annonce tout le jour
tes actes de justice et de salut ;
Mon Dieu, tu m’as instruit dùs ma jeunesse,
jusqu’à prĂ©sent, j’ai proclamĂ© tes merveilles.

Évangile de JĂ©sus Christ selon saint Jean, chapitre 13,21-33.36-38

En ce temps-lĂ , au cours du repas que JĂ©sus prenait avec ses disciples, il fut bouleversĂ© en son esprit, et il rendit ce tĂ©moignage : « Amen, amen, je vous le dis : l’un de vous me livrera. » Les disciples se regardaient les uns les autres avec embarras, ne sachant pas de qui JĂ©sus parlait. Il y avait Ă  table, appuyĂ© contre JĂ©sus, l’un de ses disciples, celui que JĂ©sus aimait. Simon-Pierre lui fait signe de demander Ă  JĂ©sus de qui il veut parler. Le disciple se penche donc sur la poitrine de JĂ©sus et lui dit : « Seigneur, qui est-ce ? » JĂ©sus lui rĂ©pond : « C’est celui Ă  qui je donnerai la bouchĂ©e que je vais tremper dans le plat. » Il trempe la bouchĂ©e, et la donne Ă  Judas, fils de Simon l’Iscariote. Et, quand Judas eut pris la bouchĂ©e, Satan entra en lui. JĂ©sus lui dit alors : « Ce que tu fais, fais-le vite. » Mais aucun des convives ne comprit pourquoi il lui avait dit cela. Comme Judas tenait la bourse commune, certains pensĂšrent que JĂ©sus voulait lui dire d’acheter ce qu’il fallait pour la fĂȘte, ou de donner quelque chose aux pauvres. Judas prit donc la bouchĂ©e, et sortit aussitĂŽt. Or il faisait nuit.

Quand il fut sorti, JĂ©sus dĂ©clara : « Maintenant le Fils de l’homme est glorifiĂ©, et Dieu est glorifiĂ© en lui. Si Dieu est glorifiĂ© en lui, Dieu aussi le glorifiera ; et il le glorifiera bientĂŽt.

Petits enfants, c’est pour peu de temps encore que je suis avec vous. Vous me chercherez, et, comme je l’ai dit aux Juifs : “LĂ  oĂč je vais, vous ne pouvez pas aller”, je vous le dis maintenant Ă  vous aussi. »

Simon-Pierre lui dit : « Seigneur, oĂč vas-tu ? » JĂ©sus lui rĂ©pondit : « LĂ  oĂč je vais, tu ne peux pas me suivre maintenant ; tu me suivras plus tard. » Pierre lui dit : « Seigneur, pourquoi ne puis-je pas te suivre Ă  prĂ©sent ? Je donnerai ma vie pour toi ! » JĂ©sus rĂ©plique : « Tu donneras ta vie pour moi ? Amen, amen, je te le dis : le coq ne chantera pas avant que tu m’aies reniĂ© trois fois. »

 

Mercredi 5 avril : Mercredi Saint

Mercredi Saint

Mercredi 5 avril 2023

Textes liturgiques © AELF, Paris

PremiĂšre lecture : Livre du prophĂšte IsaĂŻe, chapitre 50,4-9a

Le Seigneur mon Dieu m’a donnĂ© le langage des disciples, pour que je puisse, d’une parole, soutenir celui qui est Ă©puisĂ©. Chaque matin, il Ă©veille, il Ă©veille mon oreille pour qu’en disciple, j’écoute. Le Seigneur mon Dieu m’a ouvert l’oreille, et moi, je ne me suis pas rĂ©voltĂ©, je ne me suis pas dĂ©robĂ©. J’ai prĂ©sentĂ© mon dos Ă  ceux qui me frappaient, et mes joues Ă  ceux qui m’arrachaient la barbe. Je n’ai pas cachĂ© ma face devant les outrages et les crachats. Le Seigneur mon Dieu vient Ă  mon secours ; c’est pourquoi je ne suis pas atteint par les outrages, c’est pourquoi j’ai rendu ma face dure comme pierre : je sais que je ne serai pas confondu. Il est proche, Celui qui me justifie. Quelqu’un veut-il plaider contre moi ? Comparaissons ensemble ! Quelqu’un veut-il m’attaquer en justice ? Qu’il s’avance vers moi ! VoilĂ  le Seigneur mon Dieu, il prend ma dĂ©fense ; qui donc me condamnera ?

Psaume 68 (69) : Dans ton grand amour, Dieu, rĂ©ponds-moi ; c’est l’heure de ta grĂące.  

C’est pour toi que j’endure l’insulte,
que la honte me couvre le visage :
je suis un Ă©tranger pour mes frĂšres,
un inconnu pour les fils de ma mĂšre.
L’amour de ta maison m’a perdu ;
on t’insulte, et l’insulte retombe sur moi.

L’insulte m’a broyĂ© le cƓur,
le mal est incurable ;
j’espĂ©rais un secours, mais en vain,
des consolateurs, je n’en ai pas trouvĂ©.
À mon pain, ils ont mĂȘlĂ© du poison ;
quand j’avais soif, ils m’ont donnĂ© du vinaigre.

Mais je louerai le nom de Dieu par un cantique,
je vais le magnifier, lui rendre grĂące.
Les pauvres l’ont vu, ils sont en fĂȘte :
« Vie et joie, à vous qui cherchez Dieu ! »
Car le Seigneur Ă©coute les humbles,
il n’oublie pas les siens emprisonnĂ©s.

Évangile de JĂ©sus Christ selon saint Matthieu, chapitre 26,14-25

En ce temps-lĂ , l’un des Douze, nommĂ© Judas Iscariote, se rendit chez les grands prĂȘtres et leur dit : « Que voulez-vous me donner, si je vous le livre ? » Ils lui remirent trente piĂšces d’argent. Et depuis, Judas cherchait une occasion favorable pour le livrer.

Le premier jour de la fĂȘte des pains sans levain, les disciples s’approchĂšrent et dirent Ă  JĂ©sus : « OĂč veux-tu que nous te fassions les prĂ©paratifs pour manger la PĂąque ? » Il leur dit : « Allez Ă  la ville, chez untel, et dites-lui : “Le MaĂźtre te fait dire : Mon temps est proche ; c’est chez toi que je veux cĂ©lĂ©brer la PĂąque avec mes disciples.” » Les disciples firent ce que JĂ©sus leur avait prescrit et ils prĂ©parĂšrent la PĂąque.

Le soir venu, JĂ©sus se trouvait Ă  table avec les Douze. Pendant le repas, il dĂ©clara : « Amen, je vous le dis : l’un de vous va me livrer. » ProfondĂ©ment attristĂ©s, ils se mirent Ă  lui demander, chacun son tour : « Serait-ce moi, Seigneur ? » Prenant la parole, il dit : « Celui qui s’est servi au plat en mĂȘme temps que moi, celui-lĂ  va me livrer. Le Fils de l’homme s’en va, comme il est Ă©crit Ă  son sujet ; mais malheureux celui par qui le Fils de l’homme est livré ! Il vaudrait mieux pour lui qu’il ne soit pas nĂ©, cet homme-là ! » Judas, celui qui le livrait, prit la parole : « Rabbi, serait-ce moi ? » JĂ©sus lui rĂ©pond : « C’est toi-mĂȘme qui l’as dit ! »

 

Jeudi Saint 6 avril : la CĂšne du Seigneur

Jeudi Saint : la CĂšne du Seigneur

Jeudi 6 avril 2023

Textes liturgiques © AELF, Paris

PremiĂšre lecture : Livre de l’Exode, chapitre 12,1-8.11-14

En ces jours-lĂ , dans le pays d’Égypte, le Seigneur dit Ă  MoĂŻse et Ă  son frĂšre Aaron : « Ce mois-ci sera pour vous le premier des mois, il marquera pour vous le commencement de l’annĂ©e. Parlez ainsi Ă  toute la communautĂ© d’IsraĂ«l : le dix de ce mois, que l’on prenne un agneau par famille, un agneau par maison. Si la maisonnĂ©e est trop peu nombreuse pour un agneau, elle le prendra avec son voisin le plus proche, selon le nombre des personnes. Vous choisirez l’agneau d’aprĂšs ce que chacun peut manger. Ce sera une bĂȘte sans dĂ©faut, un mĂąle, de l’annĂ©e. Vous prendrez un agneau ou un chevreau. Vous le garderez jusqu’au quatorziĂšme jour du mois. Dans toute l’assemblĂ©e de la communautĂ© d’IsraĂ«l, on l’immolera au coucher du soleil. On prendra du sang, que l’on mettra sur les deux montants et sur le linteau des maisons oĂč on le mangera. On mangera sa chair cette nuit-lĂ , on la mangera rĂŽtie au feu, avec des pains sans levain et des herbes amĂšres. Vous mangerez ainsi : la ceinture aux reins, les sandales aux pieds, le bĂąton Ă  la main. Vous mangerez en toute hĂąte : c’est la PĂąque du Seigneur. Je traverserai le pays d’Égypte, cette nuit-lĂ  ; je frapperai tout premier-né au pays d’Égypte, depuis les hommes jusqu’au bĂ©tail. Contre tous les dieux de l’Égypte j’exercerai mes jugements : Je suis le Seigneur. Le sang sera pour vous un signe, sur les maisons oĂč vous serez. Je verrai le sang, et je passerai : vous ne serez pas atteints par le flĂ©au dont je frapperai le pays d’Égypte.

Ce jour-lĂ  sera pour vous un mĂ©morial. Vous en ferez pour le Seigneur une fĂȘte de pĂšlerinage. C’est un dĂ©cret perpĂ©tuel : d’ñge en Ăąge vous la fĂȘterez. »

Psaume 115 (116b) : La coupe de bénédiction est communion au sang du Christ.  

Comment rendrai-je au Seigneur
tout le bien qu’il m’a fait ?
J’élĂšverai la coupe du salut,
j’invoquerai le nom du Seigneur.

Il en coûte au Seigneur
de voir mourir les siens !
Ne suis-je pas, Seigneur, ton serviteur,
moi, dont tu brisas les chaĂźnes ?

Je t’offrirai le sacrifice d’action de grñce,
j’invoquerai le nom du Seigneur.
Je tiendrai mes promesses au Seigneur,
oui, devant tout son peuple.

DeuxiĂšme lecture : PremiĂšre lettre de saint Paul ApĂŽtre aux Corinthiens, chapitre 11,23-26

FrĂšres, moi, Paul, j’ai moi-mĂȘme reçu ce qui vient du Seigneur, et je vous l’ai transmis : la nuit oĂč il Ă©tait livrĂ©, le Seigneur JĂ©sus prit du pain, puis, ayant rendu grĂące, il le rompit, et dit : « Ceci est mon corps, qui est pour vous. Faites cela en mĂ©moire de moi. » AprĂšs le repas, il fit de mĂȘme avec la coupe, en disant : « Cette coupe est la nouvelle Alliance en mon sang. Chaque fois que vous en boirez, faites cela en mĂ©moire de moi. »

Ainsi donc, chaque fois que vous mangez ce pain et que vous buvez cette coupe, vous proclamez la mort du Seigneur, jusqu’à ce qu’il vienne.

Évangile de JĂ©sus Christ selon saint Jean, chapitre 13,1-15

Avant la fĂȘte de la PĂąque, sachant que l’heure Ă©tait venue pour lui de passer de ce monde Ă  son PĂšre, JĂ©sus, ayant aimĂ© les siens qui Ă©taient dans le monde, les aima jusqu’au bout.

Au cours du repas, alors que le diable a dĂ©jĂ  mis dans le cƓur de Judas, fils de Simon l’Iscariote, l’intention de le livrer, JĂ©sus, sachant que le PĂšre a tout remis entre ses mains, qu’il est sorti de Dieu et qu’il s’en va vers Dieu, se lĂšve de table, dĂ©pose son vĂȘtement, et prend un linge qu’il se noue Ă  la ceinture ; puis il verse de l’eau dans un bassin. Alors il se mit Ă  laver les pieds des disciples et Ă  les essuyer avec le linge qu’il avait Ă  la ceinture. Il arrive donc Ă  Simon-Pierre, qui lui dit : « C’est toi, Seigneur, qui me laves les pieds ? » JĂ©sus lui rĂ©pondit : « Ce que je veux faire, tu ne le sais pas maintenant ; plus tard tu comprendras. » Pierre lui dit : « Tu ne me laveras pas les pieds ; non, jamais ! » JĂ©sus lui rĂ©pondit : « Si je ne te lave pas, tu n’auras pas de part avec moi. » Simon-Pierre lui dit : « Alors, Seigneur, pas seulement les pieds, mais aussi les mains et la tĂȘte ! » JĂ©sus lui dit : « Quand on vient de prendre un bain, on n’a pas besoin de se laver, sinon les pieds : on est pur tout entier. Vous-mĂȘmes, vous ĂȘtes purs, mais non pas tous. » Il savait bien qui allait le livrer ; et c’est pourquoi il disait : « Vous n’ĂȘtes pas tous purs. »

Quand il leur eut lavĂ© les pieds, il reprit son vĂȘtement, se remit Ă  table et leur dit : « Comprenez-vous ce que je viens de faire pour vous ? Vous m’appelez “MaĂźtre” et “Seigneur”, et vous avez raison, car vraiment je le suis. Si donc moi, le Seigneur et le MaĂźtre, je vous ai lavĂ© les pieds, vous aussi, vous devez vous laver les pieds les uns aux autres. C’est un exemple que je vous ai donnĂ© afin que vous fassiez, vous aussi, comme j’ai fait pour vous. »

 

Vendredi Saint 7 avril : Célébration de la Passion du Seigneur

Célébration de la Passion du Seigneur

Vendredi Saint 7 avril 2023

Textes liturgiques © AELF, Paris

PremiĂšre lecture : Livre du prophĂšte IsaĂŻe, chapitre 52,13-53,12

Mon serviteur rĂ©ussira, dit le Seigneur ; il montera, il s’élĂšvera, il sera exaltĂ© ! La multitude avait Ă©tĂ© consternĂ©e en le voyant, car il Ă©tait si dĂ©figurĂ© qu’il ne ressemblait plus Ă  un homme ; il n’avait plus l’apparence d’un fils d’homme. Il Ă©tonnera de mĂȘme une multitude de nations ; devant lui les rois resteront bouche bĂ©e, car ils verront ce que, jamais, on ne leur avait dit, ils dĂ©couvriront ce dont ils n’avaient jamais entendu parler.

Qui aurait cru ce que nous avons entendu ? Le bras puissant du Seigneur, Ă  qui s’est-il rĂ©vĂ©lĂ© ? Devant lui, le serviteur a poussĂ© comme une plante chĂ©tive, une racine dans une terre aride ; il Ă©tait sans apparence ni beautĂ© qui attire nos regards, son aspect n’avait rien pour nous plaire. MĂ©prisĂ©, abandonnĂ© des hommes, homme de douleurs, familier de la souffrance, il Ă©tait pareil Ă  celui devant qui on se voile la face ; et nous l’avons mĂ©prisĂ©, comptĂ© pour rien. En fait, c’étaient nos souffrances qu’il portait, nos douleurs dont il Ă©tait chargĂ©. Et nous, nous pensions qu’il Ă©tait frappĂ©, meurtri par Dieu, humiliĂ©. Or, c’est Ă  cause de nos rĂ©voltes qu’il a Ă©tĂ© transpercĂ©, Ă  cause de nos fautes qu’il a Ă©tĂ© broyĂ©. Le chĂątiment qui nous donne la paix a pesĂ© sur lui : par ses blessures, nous sommes guĂ©ris. Nous Ă©tions tous errants comme des brebis, chacun suivait son propre chemin. Mais le Seigneur a fait retomber sur lui nos fautes Ă  nous tous.

MaltraitĂ©, il s’humilie, il n’ouvre pas la bouche : comme un agneau conduit Ă  l’abattoir, comme une brebis muette devant les tondeurs, il n’ouvre pas la bouche. ArrĂȘtĂ©, puis jugĂ©, il a Ă©tĂ© supprimĂ©. Qui donc s’est inquiĂ©tĂ© de son sort ? Il a Ă©tĂ© retranchĂ© de la terre des vivants, frappĂ© Ă  mort pour les rĂ©voltes de son peuple. On a placĂ© sa tombe avec les mĂ©chants, son tombeau avec les riches ; et pourtant il n’avait pas commis de violence, on ne trouvait pas de tromperie dans sa bouche. BroyĂ© par la souffrance, il a plu au Seigneur. S’il remet sa vie en sacrifice de rĂ©paration, il verra une descendance, il prolongera ses jours : par lui, ce qui plaĂźt au Seigneur rĂ©ussira.

Par suite de ses tourments, il verra la lumiĂšre, la connaissance le comblera. Le juste, mon serviteur, justifiera les multitudes, il se chargera de leurs fautes. C’est pourquoi, parmi les grands, je lui donnerai sa part, avec les puissants il partagera le butin, car il s’est dĂ©pouillĂ© lui-mĂȘme jusqu’à la mort, et il a Ă©tĂ© comptĂ© avec les pĂ©cheurs, alors qu’il portait le pĂ©chĂ© des multitudes et qu’il intercĂ©dait pour les pĂ©cheurs.

Psaume 30 (31) : Ô Pùre, en tes mains je remets mon esprit

En toi, Seigneur, j’ai mon refuge ;
garde-moi d’ĂȘtre humiliĂ© pour toujours.
En tes mains je remets mon esprit ;
tu me rachÚtes, Seigneur, Dieu de vérité.

Je suis la risée de mes adversaires
et mĂȘme de mes voisins ;
je fais peur Ă  mes amis,
s’ils me voient dans la rue, ils me fuient.

On m’ignore comme un mort oubliĂ©,
comme une chose qu’on jette.
J’entends les calomnies de la foule :
ils s’accordent pour m’îter la vie.

Moi, je suis sûr de toi, Seigneur,
je dis : « Tu es mon Dieu ! »
Mes jours sont dans ta main : délivre-moi
des mains hostiles qui s’acharnent.

Sur ton serviteur, que s’illumine ta face ;
sauve-moi par ton amour.
Soyez forts, prenez courage,
vous tous qui espérez le Seigneur !

DeuxiĂšme lecture : Lettre aux HĂ©breux, chapitre 4,14-16; 5,7-9

FrĂšres, en JĂ©sus, le Fils de Dieu, nous avons le grand prĂȘtre par excellence, celui qui a traversĂ© les cieux ; tenons donc ferme l’affirmation de notre foi. En effet, nous n’avons pas un grand prĂȘtre incapable de compatir Ă  nos faiblesses, mais un grand prĂȘtre Ă©prouvĂ© en toutes choses, Ă  notre ressemblance, exceptĂ© le pĂ©chĂ©. Avançons-nous donc avec assurance vers le TrĂŽne de la grĂące, pour obtenir misĂ©ricorde et recevoir, en temps voulu, la grĂące de son secours.

Le Christ, pendant les jours de sa vie dans la chair, offrit, avec un grand cri et dans les larmes, des priĂšres et des supplications Ă  Dieu qui pouvait le sauver de la mort, et il fut exaucĂ© en raison de son grand respect. Bien qu’il soit le Fils, il apprit par ses souffrances l’obĂ©issance et, conduit Ă  sa perfection, il est devenu pour tous ceux qui lui obĂ©issent la cause du salut Ă©ternel.

Évangile de JĂ©sus Christ selon saint Jean, chapitre 18,1 – 19,42

Indications pour la lecture dialoguée : les sigles désignant les divers interlocuteurs sont les suivants :
X = JĂ©sus ; L = Lecteur ; D = Disciples et amis ; F = Foule ; A = Autres personnages.

En ce temps-lĂ , aprĂšs le repas, JĂ©sus sortit avec ses disciples et traversa le torrent du CĂ©dron ; il y avait lĂ  un jardin, dans lequel il entra avec ses disciples. Judas, qui le livrait, connaissait l’endroit, lui aussi, car JĂ©sus et ses disciples s’y Ă©taient souvent rĂ©unis. Judas, avec un dĂ©tachement de soldats ainsi que des gardes envoyĂ©s par les grands prĂȘtres et les pharisiens, arrive Ă  cet endroit. Ils avaient des lanternes, des torches et des armes. Alors JĂ©sus, sachant tout ce qui allait lui arriver, s’avança et leur dit : X « Qui cherchez-vous? » L. Ils lui rĂ©pondirent : F. « JĂ©sus le NazarĂ©en. » L. Il leur dit : X « C’est moi, je le suis. » L. Judas, qui le livrait, se tenait avec eux. Quand JĂ©sus leur rĂ©pondit : « C’est moi, je le suis », ils reculĂšrent, et ils tombĂšrent Ă  terre. Il leur demanda de nouveau : X « Qui cherchez-vous? » L. Ils dirent : F. « JĂ©sus le NazarĂ©en. » L. JĂ©sus rĂ©pondit : X « Je vous l’ai dit : c’est moi, je le suis. Si c’est bien moi que vous cherchez, ceux-lĂ , laissez-les partir. » L. Ainsi s’accomplissait la parole qu’il avait dite : « Je n’ai perdu aucun de ceux que tu m’as donnĂ©s. » Or Simon-Pierre avait une Ă©pĂ©e ; il la tira, frappa le serviteur du grand prĂȘtre et lui coupa l’oreille droite. Le nom de ce serviteur Ă©tait Malcus. JĂ©sus dit Ă  Pierre : X « Remets ton Ă©pĂ©e au fourreau. La coupe que m’a donnĂ©e le PĂšre, vais-je refuser de la boire ? » L. Alors la troupe, le commandant et les gardes juifs se saisirent de JĂ©sus et le ligotĂšrent. Ils l’emmenĂšrent d’abord chez Hanne, beau-pĂšre de CaĂŻphe, qui Ă©tait grand prĂȘtre cette annĂ©e-lĂ . CaĂŻphe Ă©tait celui qui avait donnĂ© aux Juifs ce conseil : « Il vaut mieux qu’un seul homme meure pour le peuple. »

Or Simon-Pierre, ainsi qu’un autre disciple, suivait JĂ©sus. Comme ce disciple Ă©tait connu du grand prĂȘtre, il entra avec JĂ©sus dans le palais du grand prĂȘtre. Pierre se tenait prĂšs de la porte, dehors. Alors l’autre disciple – celui qui Ă©tait connu du grand prĂȘtre – sortit, dit un mot Ă  la servante qui gardait la porte, et fit entrer Pierre. Cette jeune servante dit alors Ă  Pierre : A. « N’es-tu pas, toi aussi, l’un des disciples de cet homme ? » L. Il rĂ©pondit : D. « Non, je ne le suis pas ! » L. Les serviteurs et les gardes se tenaient lĂ  ; comme il faisait froid, ils avaient fait un feu de braise pour se rĂ©chauffer. Pierre Ă©tait avec eux, en train de se chauffer. Le grand prĂȘtre interrogea JĂ©sus sur ses disciples et sur son enseignement. JĂ©sus lui rĂ©pondit : X « Moi, j’ai parlĂ© au monde ouvertement. J’ai toujours enseignĂ© Ă  la synagogue et dans le Temple, lĂ  oĂč tous les Juifs se rĂ©unissent, et je n’ai jamais parlĂ© en cachette. Pourquoi m’interroges-tu? Ce que je leur ai dit, demande-le Ă  ceux qui m’ont entendu. Eux savent ce que j’ai dit. » L. À ces mots, un des gardes, qui Ă©tait Ă  cĂŽtĂ© de JĂ©sus, lui donna une gifle en disant : A. « C’est ainsi que tu rĂ©ponds au grand prĂȘtre ! » L. JĂ©sus lui rĂ©pliqua : X « Si j’ai mal parlĂ©, montre ce que j’ai dit de mal. Mais si j’ai bien parlĂ©, pourquoi me frappes-tu? » L. Hanne l’envoya, toujours ligotĂ©, au grand prĂȘtre CaĂŻphe.

Simon-Pierre était donc en train de se chauffer. On lui dit : A. « N’es-tu pas, toi aussi, l’un de ses disciples ? » L. Pierre le nia et dit : D. « Non, je ne le suis pas ! » L. Un des serviteurs du grand prĂȘtre, parent de celui Ă  qui Pierre avait coupĂ© l’oreille, insista : A. « Est-ce que moi, je ne t’ai pas vu dans le jardin avec lui ? » L. Encore une fois, Pierre le nia. Et aussitĂŽt un coq chanta.

Alors on emmĂšne JĂ©sus de chez CaĂŻphe au PrĂ©toire. C’était le matin. Ceux qui l’avaient amenĂ© n’entrĂšrent pas dans le PrĂ©toire, pour Ă©viter une souillure et pouvoir manger l’agneau pascal. Pilate sortit donc Ă  leur rencontre et demanda : A. « Quelle accusation portez-vous contre cet homme ? » L. Ils lui rĂ©pondirent : F. « S’il n’était pas un malfaiteur, nous ne t’aurions pas livrĂ© cet homme. » L. Pilate leur dit : A. « Prenez-le vous-mĂȘmes et jugez-le suivant votre loi. » L. Les Juifs lui dirent : F. « Nous n’avons pas le droit de mettre quelqu’un Ă  mort. » L. Ainsi s’accomplissait la parole que JĂ©sus avait dite pour signifier de quel genre de mort il allait mourir. Alors Pilate rentra dans le PrĂ©toire ; il appela JĂ©sus et lui dit : A. « Es-tu le roi des Juifs ? » L. JĂ©sus lui demanda : X « Dis-tu cela de toi-mĂȘme, Ou bien d’autres te l’ont dit Ă  mon sujet ? » L. Pilate rĂ©pondit : A. « Est-ce que je suis juif, moi ? Ta nation et les grands prĂȘtres t’ont livrĂ© Ă  moi : qu’as-tu donc fait ? » L. JĂ©sus dĂ©clara : X « Ma royautĂ© n’est pas de ce monde ; si ma royautĂ© Ă©tait de ce monde, j’aurais des gardes qui se seraient battus pour que je ne sois pas livrĂ© aux Juifs. En fait, ma royautĂ© n’est pas d’ici. » L. Pilate lui dit : A. « Alors, tu es roi ? » L. JĂ©sus rĂ©pondit : X « C’est toi-mĂȘme qui dis que je suis roi. Moi, je suis nĂ©, je suis venu dans le monde pour ceci : rendre tĂ©moignage Ă  la vĂ©ritĂ©. Quiconque appartient Ă  la vĂ©ritĂ© Ă©coute ma voix. » L. Pilate lui dit : A. « Qu’est-ce que la vĂ©ritĂ© ? » L. Ayant dit cela, il sortit de nouveau Ă  la rencontre des Juifs, et il leur dĂ©clara : A. « Moi, je ne trouve en lui aucun motif de condamnation. Mais, chez vous, c’est la coutume que je vous relĂąche quelqu’un pour la PĂąque : voulez-vous donc que je vous relĂąche le roi des Juifs ? » L. Alors ils rĂ©pliquĂšrent en criant : F. « Pas lui ! Mais Barabbas ! » L. Or ce Barabbas Ă©tait un bandit.

Alors Pilate fit saisir JĂ©sus pour qu’il soit flagellĂ©. Les soldats tressĂšrent avec des Ă©pines une couronne qu’ils lui posĂšrent sur la tĂȘte ; puis ils le revĂȘtirent d’un manteau pourpre. Ils s’avançaient vers lui et ils disaient : F. « Salut Ă  toi, roi des Juifs ! » L. Et ils le giflaient.

Pilate, de nouveau, sortit dehors et leur dit : A. « Voyez, je vous l’amĂšne dehors pour que vous sachiez que je ne trouve en lui aucun motif de condamnation. » L. JĂ©sus donc sortit dehors, portant la couronne d’épines et le manteau pourpre. Et Pilate leur dĂ©clara : A. « Voici l’homme. » L. Quand ils le virent, les grands prĂȘtres et les gardes se mirent Ă  crier : F. « Crucifie-le! Crucifie-le! » L. Pilate leur dit : A. « Prenez-le vous-mĂȘmes, et crucifiez-le ; moi, je ne trouve en lui aucun motif de condamnation. » L. Ils lui rĂ©pondirent : F. « Nous avons une Loi, et suivant la Loi il doit mourir, parce qu’il s’est fait Fils de Dieu. » L. Quand Pilate entendit ces paroles, il redoubla de crainte. Il rentra dans le PrĂ©toire, et dit Ă  JĂ©sus : A. « D’oĂč es-tu? » L. JĂ©sus ne lui fit aucune rĂ©ponse. Pilate lui dit alors : A. « Tu refuses de me parler, Ă  moi ? Ne sais-tu pas que j’ai pouvoir de te relĂącher, et pouvoir de te crucifier ? » L. JĂ©sus rĂ©pondit : X « Tu n’aurais aucun pouvoir sur moi si tu ne l’avais reçu d’en haut ; c’est pourquoi celui qui m’a livrĂ© Ă  toi porte un pĂ©chĂ© plus grand. » L. DĂšs lors, Pilate cherchait Ă  le relĂącher ; mais des Juifs se mirent Ă  crier : F. « Si tu le relĂąches, tu n’es pas un ami de l’empereur. Quiconque se fait roi s’oppose Ă  l’empereur. » L. En entendant ces paroles, Pilate amena JĂ©sus au-dehors; il le fit asseoir sur une estrade au lieu dit le Dallage – en hĂ©breu : Gabbatha. C’était le jour de la PrĂ©paration de la PĂąque, vers la sixiĂšme heure, environ midi. Pilate dit aux Juifs : A. « Voici votre roi. » L. Alors ils criĂšrent : F. « À mort ! À mort ! Crucifie-le! » L. Pilate leur dit : A. « Vais-je crucifier votre roi ? » L. Les grands prĂȘtres rĂ©pondirent : F. « Nous n’avons pas d’autre roi que l’empereur. » L. Alors, il leur livra JĂ©sus pour qu’il soit crucifiĂ©.

Ils se saisirent de JĂ©sus. Et lui-mĂȘme, portant sa croix, sortit en direction du lieu dit Le CrĂąne (ou Calvaire), qui se dit en hĂ©breu Golgotha. C’est lĂ  qu’ils le crucifiĂšrent, et deux autres avec lui, un de chaque cĂŽtĂ©, et JĂ©sus au milieu. Pilate avait rĂ©digĂ© un Ă©criteau qu’il fit placer sur la croix ; il Ă©tait Ă©crit : « JĂ©sus le NazarĂ©en, roi des Juifs. » Beaucoup de Juifs lurent cet Ă©criteau, parce que l’endroit oĂč l’on avait crucifiĂ© JĂ©sus Ă©tait proche de la ville, et que c’était Ă©crit en hĂ©breu, en latin et en grec. Alors les grands prĂȘtres des Juifs dirent Ă  Pilate : F. « N’écris pas : “Roi des Juifs” ; mais : “Cet homme a dit : Je suis le roi des Juifs.” » L. Pilate rĂ©pondit : A. « Ce que j’ai Ă©crit, je l’ai Ă©crit. »

Quand les soldats eurent crucifiĂ© JĂ©sus, ils prirent ses habits ; ils en firent quatre parts, une pour chaque soldat. Ils prirent aussi la tunique ; c’était une tunique sans couture, tissĂ©e tout d’une piĂšce de haut en bas. Alors ils se dirent entre eux : A. « Ne la dĂ©chirons pas, dĂ©signons par le sort celui qui l’aura. » L. Ainsi s’accomplissait la parole de l’Écriture : Ils se sont partagĂ© mes habits ; ils ont tirĂ© au sort mon vĂȘtement. C’est bien ce que firent les soldats.

Or, prĂšs de la croix de JĂ©sus se tenaient sa mĂšre et la sƓur de sa mĂšre, Marie, femme de ClĂ©ophas, et Marie Madeleine. JĂ©sus, voyant sa mĂšre, et prĂšs d’elle le disciple qu’il aimait, dit Ă  sa mĂšre : X « Femme, voici ton fils. » L. Puis il dit au disciple : X « Voici ta mĂšre. » L. Et Ă  partir de cette heure-lĂ , le disciple la prit chez lui. AprĂšs cela, sachant que tout, dĂ©sormais, Ă©tait achevĂ© pour que l’Écriture s’accomplisse jusqu’au bout, JĂ©sus dit : X « J’ai soif. » L. Il y avait lĂ  un rĂ©cipient plein d’une boisson vinaigrĂ©e. On fixa donc une Ă©ponge remplie de ce vinaigre Ă  une branche d’hysope, et on l’approcha de sa bouche. Quand il eut pris le vinaigre, JĂ©sus dit : X « Tout est accompli. » L. Puis, inclinant la tĂȘte, il remit l’esprit.

(Ici on flĂ©chit le genou, et on s’arrĂȘte un instant)

Comme c’était le jour de la PrĂ©paration (c’est-Ă -dire le vendredi), il ne fallait pas laisser les corps en croix durant le sabbat, d’autant plus que ce sabbat Ă©tait le grand jour de la PĂąque. Aussi les Juifs demandĂšrent Ă  Pilate qu’on enlĂšve les corps aprĂšs leur avoir brisĂ© les jambes. Les soldats allĂšrent donc briser les jambes du premier, puis de l’autre homme crucifiĂ© avec JĂ©sus. Quand ils arrivĂšrent Ă  JĂ©sus, voyant qu’il Ă©tait dĂ©jĂ  mort, ils ne lui brisĂšrent pas les jambes, mais un des soldats avec sa lance lui perça le cĂŽtĂ© ; et aussitĂŽt, il en sortit du sang et de l’eau. Celui qui a vu rend tĂ©moignage, et son tĂ©moignage est vĂ©ridique ; et celui-lĂ  sait qu’il dit vrai afin que vous aussi, vous croyiez. Cela, en effet, arriva pour que s’accomplisse l’Écriture : Aucun de ses os ne sera brisĂ©. Un autre passage de l’Écriture dit encore : Ils lĂšveront les yeux vers celui qu’ils ont transpercĂ©.

AprĂšs cela, Joseph d’Arimathie, qui Ă©tait disciple de JĂ©sus, mais en secret par crainte des Juifs, demanda Ă  Pilate de pouvoir enlever le corps de JĂ©sus. Et Pilate le permit. Joseph vint donc enlever le corps de JĂ©sus. NicodĂšme – celui qui, au dĂ©but, Ă©tait venu trouver JĂ©sus pendant la nuit – vint lui aussi ; il apportait un mĂ©lange de myrrhe et d’aloĂšs pesant environ cent livres. Ils prirent donc le corps de JĂ©sus, qu’ils liĂšrent de linges, en employant les aromates selon la coutume juive d’ensevelir les morts. À l’endroit oĂč JĂ©sus avait Ă©tĂ© crucifiĂ©, il y avait un jardin et, dans ce jardin, un tombeau neuf dans lequel on n’avait encore dĂ©posĂ© personne. À cause de la PrĂ©paration de la PĂąque juive, et comme ce tombeau Ă©tait proche, c’est lĂ  qu’ils dĂ©posĂšrent JĂ©sus.

 

Samedi Saint 8 avril : Le Seigneur est au tombeau

Samedi Saint

Samedi 8 avril 2023

Textes liturgiques © AELF, Paris

 

LE SAMEDI SAINT, L’ÉGLISE DEMEURE AUPRES DE SON SEIGNEUR AU TOMBEAU

C’est le silence.

Â